André POIRSON

Né le 27 juin 1920 à Moriville, petit village des Vosges, cet homme d’un autre âge aurait pu tout aussi bien naître au temps des bâtisseurs de cathédrales.
Il est décédé le 30 octobre 2003.

Garde forestier comme son père et son grand-père, cet homme taillé à coups de serpe, qui par son atavisme, son amour de la nature, son physique et son esprit, trouve tracé le chemin créé par Dieu auquel il croit intensément.

Dès l’enfance, il a taillé le bois et pétrit la glaise verte, ses jouets. Il a dessiné, il a peint toute sa vie en ne faisant que ce qu’il avait envie de créer, sans se préoccuper de quelque mode que ce soit.

Il a connu tous les bois, par son métier qui l’a conduit, après les Vosges, en Provence où les saveurs des essences étaient différentes, puis à Morzine, dans ses montagnes qu’il a parcourues pour les connaître mieux que les autres, et se retirer, carrière faite, à Saint Jorioz, sur les bords du Lac d’Annecy.

Sa maison, pas besoin de repère pour la reconnaître, elle lui ressemble, différente des autres, comme lui, avec des sculptures un peu partout, sur les marches d’escaliers dans des niches insolites, des portes basses mai assujetties , « poirsonnées » de ses marques, un atelier au sol de cailloux, recouvert des copeaux qui ont éclaté, des monceaux de livres sur des étagères, des toiles et des toiles, entassées, terminées et pas finies, des cadres suspendus un peu partout et Poirson au fond en train de tailler sur un établi dont on ne distingue que la forme.

Soixante ans de travail, de création, d’affinement, de précision acquise, de technique oubliée tant il en a fait pour en arriver à l’aboutissement d’une uvre complète.

La réalisation la plus grande, d’une mystique inspirée, que Poirson a conçue au fond de son cur de croyant, l’hommage à Dieu :

la décoration de la Chapelle de la Rencontre à Amphion-les-Bains, Haute-Savoie.

Carte blanche, libre d’inspiration, il a composé là, un retable de son style, complété de nombreux panneaux décoratifs.

Première exposition à Damas aux Bois, en 1928 : Un seul visiteur ! …..

 
DERNIERES EXPOSITIONS

Musée du Lac à Nernier
Galerie Françoise Delerce à Thonon-les-Bains
Palais des Congrès à Evian
Centre Bonlieu à Annecy
Les Fermes de Marie à Mégève

En 2007, Abbaye de Talloires, rétrospective organisée par Isabelle Vougny, grande admiratrice du « maître ». Contact : vougnyjpi@aol.com

 

Poirson, c’est un peu le sultan du baroque, sculpteur, l’oeil riche, touche à tout incisif en perpétuelle liberté, gérant avec une frénésie radieuse son royaume de couleurs et de saints …
… Pour ce qui le concerne, il n’a jamais pris à témoin le panthéon du Louvre; il y a tout de même dans sa démarche une authentique saveur aux inflexions sacrées qui ressemble comme une soeur au vieil acquis roman …
… Poirson excelle dans la sculpture animalière, les scènes paysannes taillées dans l’olivier…
… Dans les sculptures sur pied d’un volume respectable qu’il concocte parfois, il nous fait penser à quelque émule du Facteur Cheval, à un douanier Rousseau du Bocage.
Ces polychromies superbes parlent à l’âme. Quoiqu’il en soit derrière les apparences et la candeur graphique il y a un terroir qui sommeille et un art qui se tient.

J. P. Gandebeuf