Cristina TAVARES

 

Née au Portugal en novembre 1961 à Porto. Etudes de peinture à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Porto. Obtient un diplôme de piano au Conservatoire de Musique de Porto. S’installe en France en 1983. Etudes à l’Ecole des Arts Appliqués de la Ville de Lyon. Travaille un an comme dessinatrice dans un atelier textile à Lyon. Puis elle se consacre exclusivement à la peinture à partir de 1990. Depuis 1996, collabore avec la chorégraphe Nathalie Delecroix (Compagnie Antares, Lyon). Intervient régulièrement en milieu scolaire.

« C’est une peinture dramatique, axée sur le souvenir lointain des origines du peintre. Des personnages toujours des personnages, disent tout le poids qu’ils ont sur les épaules, comme si l’existence, ne passait que par l’anéantissement, l’abattement, l’état d’abandon, la malédiction qui se poursuit et s’abat inexorablement sur celui qui se crée un état de dépendance par rapport à la fatalité. »

EXPOSITIONS PERSONNELLES

1992 Galerie Atlântica, Porto, Portugal
1995 Galerie Le Lutrin, Lyon
1996 Galerie L’art en marche Lapalisse Allier
          Conseil Général de la Haute-Savoie (Château des Ducs de Savoie), Chambéry
1998 Galerie Le Lutrin, Lyon (peintures et gravures)
Galerie Canvas & Companhia (José-Mario Brandao), Porto, Portugal
1999 Galerie Le Lutrin, Lyon     Galerie Emiliani, Dieulefit 26
2000 Journal « les Echos «  Paris Consulat du Portugal à Lyon – Galerie Le Lutrin, Lyon
2001 Collégiale Saint Barnard, Romans   Espace Visitation, Musée de Romans 26
2001 Musée des Granges de Servette, Chens sur Léman / Douvaine, Haute-Savoie
2002 Galerie Emiliani    Dieulefit 26
           Prieuré de Manthes 26                                                  
2003 La Passerelle Auxerre
2008 2014 Galerie le Lutrin Lyon
2010 « Histoires d’arbres » Château de Hauterives 26
           Siège du CIC Lyon
2013 Le Karavan Théâtre Chassieu 69

En permanence à la galerie Le Lutrin Lyon

EXPOSITIONS COLLECTIVES

1990 1991 Salon Regain Lyon
1993 – Présence Portugaise en France – Ministère de la Recherche et de l’Espace, Paris.
1993 – Assises de la communauté Portugaise – Nanterre
1993 – Galerie Magellan – Paris
1994 – Galerie Amoux – Paris
1996 – Lyon – ville secrète, refuge des singuliers de l’art (Fort de Vaise, Lyon)
1997 – Affaires de femmes – Hôtel de Ville, Bron
1997 – Jeux de cravates – Université de la mode, Lumière Lyon Il
1997 – Foire d’art contemporain, Zurich
1997 – Galerie Susie Brüner, Zurich
1998 – Foire d’art « Outsider », New-York, U.S.A.
1998 – L’arrière-pays embrassé (hôpital du Vinatier -Bron)
1998 – Galerie Nicole Buch, Strasbourg
1998 – Viv’Art (manifestation artistique à but humanitaire), Lyon
1998 – Salon d’Albigny-sur-Saône
1998 – Galerie, Clermont-Ferrand
1998 – Exposition de dessins, Salers, France
1998 – Corps Accords, Galerie V. Smaghe/ S. Kervern, Paris
1998 – Palais de Bony, Lyon
1998 – Prieuré de Manthes, Drôme
1999 – Galerie Bleu du Ciel, Lyon
2000 2002 Salon du Sud-Est, Lyon
2004 60 lieux, 60 lions, 60 artistes à Lyon
2022 A la mort à la vie Musée des Beaux-arts Lyon

Décors de spectacles

1996 – « Humeurs » – Compagnie Antares
1997 – « Grand-mère Carmela » – Compagnie Antares
2000 – « La trottinette rouge », Compagnie Antares
2018  Veu avec Joanna Schweizer
2022  Les Troyennes – Compagnie Drôle d’équipage. Théâtre de Givors


COLLECTIONS
: Conseil Général de Savoie, Chambéry ­-Musée l’Art en Marche, La Palisse ­ Ville de Lyon -Fondation Renaud, Vaise  ­-Collection Paul Dini, Villefranche-sur-Saône

 

OEUVRE EXPOSEE AUX GRANGES DE SERVETTE


Belle endormie

 

Les grands-mères de Cristina Tavarès sont vieilles depuis la nuit des temps. Elles en portent les ténèbres dans le trait lourd qui les cernent, leurs corps grossièrement équarris, leurs postures accroupies de batraciennes en mutation terrestre.

Elles assument tout, en complicité sourde avec les bêtes et les racines. Clouées sur la croix, vases difformes de la condition humaine, elles perpétuent l’agonie indestructible. Déposées au pied du calvaire, elles redeviennent les génitrices obscènes et sacrées qui regardent passivement le bestiaire coulant entre leurs cuisses. De leurs ongles, elles récurent les carreaux de ménage.Cristina Tavarès, qui anime ce peuple de vieillardes à tout faire, arrive du Portugal où elle étudia à l’Ecole des Beaux-Arts et au Conservatoire de Porto. Plasticienne et musicienne. Raffinée et pénétrée des énergies de l’art populaire, celui des figures de conjuration conçues pour dompter les monstres du terroir. Elle a le savoir anatomique nécessaire pour conduire les déformations expressives, le goût du théatre et du décor pour mettre en scène, sur le papier ou la toile, son humanité élémentaire, le sens de l’austérité rugueuse pour tout contenir en monochromies brunes.Il arriva pourtant des éruptions de couleurs comme un carnaval en pays d’enfance. Alors Cristina Tavarès libère ses créatures d’exorcisme pour les faire entrer en conte, là où les hommes et les bêtes mènent le branle ensemble et délirent en commun.

Jean-Jacques LERRANT, 2000