Né le 26 décembre 1927 à Caluire, Rhône.
De 1947 à 1950, il est élève à l’école des beaux-arts de Lyon auprès de Laplace, Chancrin, Vieilly et Chartres, puis aux beaux-arts de Paris2 de 1951à1952) Obtention du second prix de Paris (1949). En 1954 et 1955, il séjourne à la villa Zoé à Nice avec Henri Castella et Georges Adilon grâce aux prix de l’Union méditerranéenne des arts modernes (UMAM). En 1957, il épouse la céramiste Jeanne Charpe et s’installe à Saint-Tropez. Sa première exposition personnelle se déroule en 1956 à la mairie de Douvaine, organisée par l’association Art et Culture, présidée par le Dr Jacques Miguet, association qui lui consacrera plusieurs expositions, notamment à l’hôtel des postes en 1957 et au musée des Granges de Servette en 1961 et 1962 En 1959, il séjourne en Toscane, puis, l’année suivante, il travaille à Saint-Romain-au-Mont-d’Or avec ses amis peintres Adilon, Cottavoz, Fusaro et Truphémus. De 1963 à 1974 il y est conseiller municipal.
Décès accidentel le 14 juillet 1974 à Lyon.
Henri Lachièze-Rey ne s’est limite à aucun genre, oscillant entre abstraction et figuration. Il s’est avant tout attaché à rendre sensibles, dans la matière de la peinture, la lumière, l’atmosphère des scènes de vie qu’il aimait à observer.
EXPOSITIONS PERSONNELLES :
1956 Mairie de Douvaine, Haute-Savoie – Galerie des Jacobins, Lyon
1958 Galerie 65, Cannes
1956 Les Granges de Servette, Douvaine
1962 Galerie Carlier, Paris
1964 Galerie St Georges, Lyon
1965 Galerie l’Entracte, Lausanne
1966 Galerie Carlier, Paris
1967 Galerie Perrière, Annecy – Galerie Carlier, Paris « dessins & pastels » avec L. Fabien
1967 Galerie L’Entracte, Lausanne – Galerie St Georges, Lyon
1968 Galerie Andrieu, Toulouse
1969 Galerie Carlier, Paris
1970 Galerie L’Entracte, Lausanne
1972 Galerie L’Entracte, Lausanne
1973 Galerie Kriegel, Paris
1982 Musée des Beaux Arts de Lyon, Rétrospective
2004 Musée Dini – Villefranche sur Saône – Rétrospective Henri Lachièze-Rey
2018 Galerie St Paul, Lyon
PRINCIPALES EXPOSITIONS DE GROUPE
1952 Galerie Troncy, Lyon – exposition avec Georges Adilon
1955 Galerie des Mages Vence
1954 Poètes du Visible, avec Adilon, Cottavoz, Gantner, Garabétian, Fusaro,Morvan, Philibert-Charrin, Rey-Millet et Truphémus à Douvaine, Haute-Savoie
1958 « Peintres et sculpteurs amis de Douvaine » Adilon, De Feline, Fusaro, Gantner, Garabétian, Gouttard, Kimoura, Lan-Bar, Philibert-Charrin, Rey-Millet et Veimberg à Douvaine, Haute-Savoie
1959 Galerie Raymond Duncan, Paris, Salon de la jeune peinture provençale
1960 Galerie Bellecour, Lyon, exposition présentant Jean Puy et J.-M. Hardy,Douvaine, « Peintures pour tous »
1961 Musée d’Art, Toulon- Galerie La Palette, Toulon, avec Anfosso, Baroli, Mendoze et Vidal
1962 Galerie Bellecour, Lyon, avec Baboulène, Besson, Brice Elie, Mayet, Michel-Henri, Palué, Pradier
1963 Galerie St Georges, Lyon, avec Adilon, Aubert, Coquet, Cottavoz, Garbell,Philibert-Charrin, St Jean et Truphémus.
1965 Galerie Bellecour, exposition avec Adilon, Castella, Deteix, Delorette, Fusaro, Gaillard et Pelloux
1965 – 1966 Galerie Saint-Georges, Lyon
1966 Logis royal du Château, Angers, Hôtel de Ville, Nogent-le-Rotrou, Musée-Château, Annecy, Galerie Saint-Georges, avec Cottavoz, Maly, Micheline Col, Philibert- Charrin, Eric Schmid et Truphémus.
1967 Musée d’Art moderne de la Ville, Paris –
1967 Granges de Servette, exposition avec Adilon, Decarli, Philibert-Charrin et Sena.
Après 1967 Gallery of Contemporary Artists Frank Partridge, New-York, « The landscape of France by Bierge, Bourdouche, Capron, Daufin, Eitel, Fages, Fabien, Hilaire, Lachièze-Rey,Monneret, Palué, Passet, Schurr ».
1970 Galerie Saint-Georges, Lyon, exposition avec Cottavoz, Fusaro, Maly, Truphémus et Veimberg
1970 1971 Mantes-la-Jolie, exposition « Première rencontre d’artistes contemporains » avec Aubert, Braudey, Carrence, Charrin, Cottavoz, Lavina, Machet, Menghini, Philibert-Charrin et Eric Schmid.
1971 Galerie St Georges, Lyon, avec Adilon, Régis Bernard, Carlotti ,Flacher, Fusaro, Grata, Maly, Montheillet, Philibert- Charrin, Saint-Jean et Veimberg.
1973 – 1974 Galerie Saint-Georges, Lyon
1975 XVème Salon d’Art, Mantes-la Jolie
1987 Galerie Saint-Georges, Lyon, avec Adilon, Coquet, Cottavoz, Fusaro, Hamiot, Maly, Schmid et Truphémus.
1988 Annecy, exposition « Les peintres, ses amis. galerie Saint-Georges, Lyon
Salon d’Automne de Paris
Salon du Sud Est de Lyon
Les peintres témoins de leur temps 1960 / 1965
Jeune peinture Méditerranéenne, 1956-1957-1958
Les Biennales de Menton depuis 1955
Biennales de Paris 1959-1961-1964
Salon du Festival de Toulon 1964
Salon de la jeune Peinture 1965
Comparaisons 1967
Commande monumentale : décoration murale du Hall de l’Hôpital Neurologique de Lyon en 1962.
ŒUVRES DANS LES MUSÉES
– Hirshhorn Museum and Sculpture Garden de Washington aux États-Unis
– musée-château d’Annecy,
– musée des beaux-arts de Nice
– musée des Augustins de Toulouse.
» Il n’y a presque pas de paysages proprement dits dans cette oeuvre: peu de natures mortes. Mais des nus, des portraits; surtout de ces lieux où les hommes se rencontrent, se rassemblent, rues, restaurants, cafés, salles de billard ou de concert; et les paysages des villes, avec leurs foules de maisons, tiennent plus de l’humain que de la nature, eux aussi. Nul hasard là-dedans. Même si, à la fin, tout cela n’est plus que formes et couleurs sur de la toile, on ne peut douter qu’il n’y ait, au début, autre chose: nous-mêmes et nos semblables, simplement, nous, dans notre vie …
… Quand les figures sont isolées (dans les nus, les portraits), on ne peut certes pas dire qu’elles soient triomphantes, ou même radieuses; non, plutôt frêles, tant soit peu maltraitées quelquefois, ou menacées; presque des fantômes ici ou là, mais doués d’une vie, d’une présence très forte. On les dirait, pour un peu, misérables, si la couleur ne s’en mêlait …
… Mais quand le peintre (un solitaire amoureux des foules, peut-être), comme il s’y plait avant tout, rassemble ces figures entre les murs d’un café ou d’une salle de réunion, on les dirait, pour un moment du moins, rassurées, à l’abri; les couleurs se réchauffent, avec des roux, des rouge brique, des ocres, et ressemblent plus à celles du crépuscule. Là non plus, ces fêtes ne sont pas des triomphes ou des spectacles clinquants, on penserait plutôt au feu qui couve sous la cendre, et c’est un feu de bonté. Le mot aurait dû me venir bien avant, parce que ce feu rayonnait aussi dans le visage de Lachièze-Rey. Ce n’est pas si fréquent. Lachièze-Rey n’est pas un peintre du silence, comme Morandi. C’est plutôt un peintre de murmure, ou de la rumeur; il y a dans ses tableaux une espèce de parole qui, pour être sourde, contenue, n’est nullement faible ou incertaine. Il me semble aussi que chez lui, tout part du précaire, du menacé que nous ne connaissons que trop, nous tous, aujourd’hui (et que dire de lui, quand on pense à sa mort!); que tout part des cendres. Mais parce qu’il est peintre, il dispose encore de quelques couleurs, de restes de couleur qui sont comme des réserves de tendresse, des déchets de joie. Il les noue à sa manière, comme distraite, comme tremblante; la cendre alors se souvient qu’elle cache des braises, un reste de chaleur. Le murmure chantonne. Le pire s’atténue. Un peu de rose a suffi, comme une lampe épanouie dans le pierrier des rues. »
Philippe Jaccottet
1982