NIHON-GA

日本画

 

Littéralement le Nihon-ga signifie « peinture japonaise ».

 

HISTOIRE

 

La peinture Nihon-ga est une technique japonaise ancestrale. A l’époque Meiji (1868-1912), la peinture à l’huile occidentale est introduite et considérée comme plus attirante, au détriment de l’art japonais (estampes japonaises ou Ukiyoé, paravents traditionnels du Japon). De grands artistes comme Sharaku, Hokusai, et Utamaro sont progressivement délaissés. Alors un mouvement va tenter de conserver cet art en créant l’Ecole des Beaux Arts de Tokyo à la fin du XIXe siècle.

 

Aujourd’hui quelques peintres contemporains contribuent à perpétuer cet art millénaire, et à le renouveler par l’abstraction de la peinture occidentale. Le Musée des Beaux Arts de Boston, le Metropolitan Muséum de New York, la Free Gallery à Washington acquièrent progressivement des collections.

 

TECHNIQUE

 

La maîtrise de cette technique demande plus d’une dizaine d’années d’études. Elle peut s’apparenter aux fresques de le Renaissance et fait appel à des matériaux entièrement naturels.

 

Le Nihon-ga est fabriqué à base de pigments, l’Iwaénogu 岩絵の具 qui proviennent de pierres semi précieuses, rares et coûteuses : cinnabar pour le rouge, malachite pour le vert, azurite pour le bleu, jade, corail, obsidienne, lapis lazuli, coquillages concassés…

 

Ces pigments sont classés de 7 à 13 selon la taille du grain. Le numéro le plus faible correspond aux grains les plus épais, ils se distinguent à l’oeil nu comme du sable, alors que les grains au numéro le plus élevé, les plus fins, appelés Byaku 白 sont invisibles à l’œil nu.

 

Il n’est pas rare que les peintres utilisent également des feuilles d’or, d’argent ou de platine.

L’Iwaénogu seul ne peut être fixé sur le papier, on le mélange à la main avec de la colle de peaux d’animaux Nikaza 膠 préparée à chaud et un peu d’eau. Cette préparation est très délicate car les pigments peuvent devenir ternes ou ne pas adhérer suffisamment à la surface.

Le support est un papier japonais le Kozo 楮 à base d’écorce de mûrier fait à la main, sur un contreplaqué tendu sur un tasseau, ce qui donne l’impression d’une toile sur châssis.

Pour la conservation des œuvres d’art, ce papier permet de mieux conserver la couleur et sa qualité est meilleure que celle du papier qu’on trouve en Europe.

Le peintre de Nihon-ga n’utilise pas de chevalet, il peint par terre, la composition aqueuse de la peinture ne permettant pas une application à la verticale.

Les vraies couleurs ne se dégagent qu’une fois la création séchée, les couleurs mouillées sont très différentes, d’où la maîtrise du peintre. Le peintre de Nihon-Ga n’applique pas de vernis, et laisse sa peinture mate.

 

L’oeil occidental est surpris par la délicatesse d’une telle peinture, son aspect mat. Il doit être averti pour apprécier la profondeur du Nihon-ga donnée par les couches successives de dessin et de peinture, la finesse et la richesse des pigments. Eduqué il se laisse imprégner par sa qualité méditative et son raffinement.