CASTELLA

 

 

Œuvre exposée au musée :

AT4/98

 

Né en 1924 à St Priest, Henri Castella fait d’abord des études à l’école d’horticulture de Limonest, il en sort diplômé et est embauché chez un grainier rue d’Algérie à Lyon.

Il entre ensuite à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de LYON en 1943, et obtient son diplôme en 1946. Il reçoit le prix de l’U.M.A.M. à NICE en 1954.

En compagnie de Henri Lachièze-Rey et de Georges Adilon avec lequel il se lie d’amitié, il séjourne à la Villa Zoé résidence d’artiste à Nice de 1954 à 1955. Première collaboration avec une galerie, la galerie DROUANT-DAVID à Paris de 1954 à 1956. Dès 1964 sa peinture s’oriente vers l’abstraction, influence du peintre Bissière En 1966, il rencontre le peintre Serge POLIAKOFF à Menton. La Fondation POLLOCK-KRASNER de New-York lui attribue une bourse d’un an, en 1995.

Croix-roussien d’adoption, Henri Castella demeurera, toute sa vie, attaché à Lyon. Son atelier, ancien atelier de canut, regorgeait d’œuvres. Tous les jours, il peignait, assemblait les châssis et organisait sa vie en fonction de son œuvre.

 

« Jusqu’au bout de sa vie, il aura peint ; 70 années de peinture ! Des papiers de 120 cm – parfois une douzaine dans la journée – qu’il stockait méticuleusement, en piles rangées, sur lesquelles il lui arrivait de dormir tant sa vie était frugale, quasi ascétique. Henri les laissait infuser dans sa mémoire pour, un jour de manne financière, les ressortir, les assembler, puis les maroufler à la colle de peau sur des toiles sans cadre. Sans titre, sinon des chiffres et des lettres imprimés soigneusement derrière, en haut à gauche, pour indiquer le jour, le mois, l’année de fabrication, voire le nombre de toiles livrées et délivrées au quotidien : J23B93, par exemple, pour 2e tableau (B), peint le 23 juin 1993. Ces peintures, il les peignait directement au sol et non pas à la verticale, pour que son kraft absorbe mieux sa “cuisine” fluide (acrylique, pigments et secrets alchimiques). Ses toiles, vivantes, vibrantes et mystérieuses en imposent et s’imposent. » L’homme pouvait virer de chez lui des galeristes, collectionneurs et autres ne lui convenant pas. Sa peinture flamboyante ne raconte pas de petites histoires. Elle exprime un besoin, une urgence, l’engagement de toute une vie, une action, un passage »

 

EXPOSITIONS PERSONNELLES

1957  – dans le cadre de l’Hôtel de La Poste de DOUVAINE (Savoie)

1958  – Granges de Servette

1960/61 – à la Galerie Bellecour à LYON (Rhône)

1968  – dans le cadre du Prieuré de CHAMPDIEU (Loire)

1971  – au Couvent Sainte Elisabeth à CALUIRE (Rhône)

1972  – aux Broussatières à BRINDAS (Rhône)

1975  – à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts à LYON (Rhône)

1981  – dans le cadre de la Maison pour la Santé à LYON (Rhône)

1983  – dans le Club-House F.C.L. du stade H. COCHET à CALUIRE (Rhône)

1988  – dans les locaux des Laboratoires BOIRON à SAINTE-FOY-LES-LYON (Rhône)

1989  – à l’atelier de Sophie PAPAZIAN à LYON (Rhône)

1989  – au Fort du Bruissin à FRANCHEVILLE (Rhône)

1990  – à la Galerie C.R.A.N.E. à VILLEFRANCHE (Rhône)

1993  – dans le local « EFFECTIFS de PROFIL » à LYON (Rhône)

1996  – « BLANC et NOIR » à l’atelier, 35 rue d’Ivry, LYON (Rhône)

1997  – Fondation d’Entreprise HEWLETT-PACKARD

1998  – Espace d’Arts Plastiques – Maison du Peuple à VENISSIEUX (Rhône)

2000  – Galerie A.M.G. à Paris

2002  – Guillaubey-Castella, 7 place Gerson, Lyon

2003 -2005 Gaudet-Blavignac, Genève

2009  – Festival d’Art Contemporain festival Berlioz La Côte st André (Isère)

2012  – Exposition « Entre hier et aujourd’hui » Le Polaris Corbas (Rhône)

2017  – Exposition hommage Fondation Renaud Vaise (Rhône)

 Exposition Galerie Mathieu, Lyon (Rhône)

2020  – Exposition rétrospective Henri Castella Le Polaris Corbas (Rhône)

 

PARTICIPE A DIVERS SALONS

1954  – au Salon du Sud-Est à LYON (Rhône)

1955  – à la Biennale de MENTON (Alpes- Maritimes)

1959  – à la Première Biennale Internationale de PARIS (Seine)

1962  – au Salon d’Automne à PARIS (Seine)

1962  – au Salon de la Jeune Peinture à PARIS (Seine)

1978/79 – au Salon de la Création Artistique de BOURG-EN-BRESSE (Ain)

1985  – au Salon des Réalités nouvelles à PARIS (Seine)

 

PARTICIPE A DES EXPOSITIONS DE GROUPE

1957  – au Musée de VIEIL-YVOIRE (Savoie)

1959  – à la Galerie VERRIERE à ANNECY (Savoie)

1969  – à la Galerie MONTMORENCY à PARIS (Seine)

1960  – Fête du centenaire du rattachement de NICE à la FRANCE

1961  – à la Galerie SAINT-GEORGES à LYON (Rhône)

1962  – au Musée FRAGONNARD à GRASSE (Alpes-Marimimes)

1962  – dans le cadre du casino d’ AIX-LES-BAINS (Savoie)

1964  – au Palais de la Méditerranée à NICE (Alpes-Marimimes)

1969  – au Centre Culturel de CHELLES (Oise)

1975  – à la Galerie à L’ HOMME D’ARMES (Drôme)

1976  – à l’Ecole Centrale d’ECULLY (Rhône)

1986  – aux Ecuries Saint Hugues à CLUNY (Saône et Loire)

1990  – à l’atelier GUILLAUBEY à CALUIRE (Rhône)

1991  – Exposition GUILLAUBEY – CASTELLA au Centre des Pénitents à MONTBRISON (Loire)

1997  – Exposition ART’ IFICE au Chateau de Rochepleine à SAINT-EGREVE (Isère)

1998  – Malgré tout ——la pittura – Corso Moncalieri – TORINO (Italie)

1998  – Malgré tout ——la pittura – Maison des Arts – EVIAN (Haute-Savoie)

2000  – Exposition à la galerie A.M.G. – CASTELLA – MILLION – PARIS (Seine)

2016  – « La ville autrement » Fondation Renaud Vaise

 

REALISATIONS :

1962  – Signal aluminium pour l’hôpital neurologique de Lyon (Rhône)

1962  – Grilles, chemin de croix, tabernacle pour l’église Saint Jean des Etats Unis Lyon (Rhône)

1972  – Vitrail polyester pour la chapelle du couvent St Elizabeth Caluire (Rhône)

1972  – Mosaïque sur le mur du centre commercial de Vaulx en Velin

1976  – Sculpture en bois monochrome, immeuble Garibaldi Lyon (Rhône)

1979  – Peintures, écoles maternelles Ste Foy les Lyon

1984  – Peinture, lycée Jean Moulin, Lyon

1988  – Peinture, Laboratoire Boiron, St Etienne (Loire)

 

COLLECTIONS PUBLIQUES :

Fonds national d’art contemporain

Conseil départemental du Rhône

Musée Paul Dini, Villefranche sur Saône

 

2001  – Don de l’artiste à « Art & Culture »Granges de Servette – œuvre AT 4/98

 

 Hommage à Henri Castella
  1924 – 2017
 
Henri Castella est au même titre que Jacques Truphémus ou Max Schoendorff une grande figure de la scène picturale lyonnaise. 
Né en 1924, Henri Castella est resté toute sa vie attaché à sa ville d’adoption, Lyon, et plus particulièrement au quartier de la Croix Rousse. C’est là qu’il vécut jusqu’à son décès en avril 2017 à l’âge de 93 ans. Dans son atelier/appartement baigné de lumière s’accumule l’œuvre d’une vie, méticuleusement rangée, classée, ordonnée. 
Homme ascétique, vivant frugalement au milieu de ses œuvres, Henri Castella aura dédié son existence à son travail mais aussi à ceux qui l’entourait, famille, amis, homme d’une grande fidélité et d’une rare générosité. 
 
Présent dans de nombreuses collections à travers le monde, Castella est resté sa vie durant un artiste discret mais prolifique, connu des artistes lyonnais et des collectionneurs avertis. L’exposition présentée par la galerie Mathieu parachève l’hommage d’une ville à son artiste et vient clôturer la dernière exposition que Henri Castella avait lui-même supervisé avec l’aide de Geneviève Mathieu.
 
Peintre/cuisinier, qualifiant sa matière de « cuisine » et ses œuvres de « navets », il livre au travers de ses œuvres un esprit tourmenté, tortueux, où la formation classique des Beaux-Arts s’efface au cours des années pour laisser place à un répertoire de lignes, de formes venant s’enchevêtrer sur une trame de couleurs. Si la ligne semble essentielle dans son œuvre, elle vient cependant se subordonner à la couleur, car c’est cela aussi cela la peinture de Henri Castella, à la première impression tourmentée fait suite une luminosité sous jacente incarnée par des tons vifs ou modulés, tranchant ou estompés qui viennent apporter un vibrant optimisme dans sa peinture.
 
Artiste méticuleux, son travail s’échelonnait de la réalisation du châssis jusqu’à l’encadrement, et ce tous les jours de la semaine. Travaillant sur papier à même le sol, ils les marouflaient ensuite sur de grandes toiles pouvant atteindre 220 cm de hauteur. Cette méticulosité dans le travail semble contraster avec sa démarche de peintre, en effet Henri Catella était un homme d’instinct, se laissant guider durant l’élaboration de sa toile dont souvent le résultat variait de la conception initiale. 
Œuvres sans titre, dont seuls des chiffres et des lettres à l’envers du tableau indique à la fois le jour, le mois, l’année et le sens de la toile, les œuvres de Castella ne nécessitent pas de longs discours. Abstraites et éloquentes elles laissent libre cours à qui sait les regarder de leur attribuer un titre.