PHILIBERT-CHARRIN

Né le 14 avril 1920 à Montmerle sur Saône, dans l’Ain ; décédé le 22 juin 2007.

Né au printemps sur les bords de la Saône à Montmerle-sur-Saône d’un père artisan peintre plâtrier, et d’une mère qui avait suivi à Lyon les Arts appliqués.

Très tôt, à 6 ans, il dessine et représente d’une façon étonnamment vivante le groupe de ses camarades du patronage. Décide à 10 ans d’être dessinateur caricaturiste.

Dès 1933, ses dessins sont publiés dans des journaux locaux. A 15 ans à Lyon, il suit des cours de dessin pour se perfectionner et rencontre alors des peintres, tout en étant apprenti chez son père. Puis il commence une carrière de dessinateur humoristique de presse dans des magazines comme L’Os à Moelle, le Rire, Ric Rac. En 1942, il fait « une retraite forcée pioche et pelle en main »  en Autriche où il rencontre le peintre Cottavoz. Il tient un journal comportant des caricatures sur la vie du camp, qui sera  publié après-guerre par les éditions de Savoie, préfacé par Frédéric Dard.

Après la guerre, il entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, avec André Cottavoz, Jacques Truphémus, Jean Fusaro, et Pierre Coquet, avec qui il exposera régulièrement. Avec de jeunes artistes lyonnais, il lance, le temps d’une exposition, le mouvement  « Sanzisme ».

« J’ai trouvé le nom, j’ai fait le carton d’invitation et l’affiche. » Ce terme signifie le rejet de tous les mouvements picturaux en « isme » Ils ont moins de trente ans, ils s’appliquent  seulement à peindre dans la lumière. C’est la première exposition de peinture de Philibert Charrin.

Arrivé à Paris dans les années 50, il fréquente l’atelier d’André Lhote (1952) puis celui du peintre Alexandre Garbell.

En 1952, passionné de théâtre et de musique, il fait les décors de Rocambole et de Cartouche montés par Roger Planchon, à Lyon.

Dès 1953, il expose ses premiers collages « Sculptures-Montages et Dessins-collages ” à la galerie Folklore, à Lyon. Philibert Charrin amorce là un nouveau genre.

En 1957, à la Galerie Jacobin-Troncy à Lyon, se tient sa première exposition personnelle de peintures, dessins et aquarelles. S’il compte comme le quatrième des peintres du quatuor lyonnais avec Truphémus, Cottavoz, Fusaro, il semble que contrairement aux trois autres, le rapport qu’il ait entretenu avec la peinture, a été complexe, riche mais anxieux , souvent insatisfait.

Dès 1958 introduit par Truphémus, il expose au musée des Granges de Servette, où il reviendra ensuite de nombreuses fois. Lors de ses séjours il réalise parfois des œuvres inspirées par les œuvres exposées comme avec ce paysage d’Erich Schmid. Il séjournera fréquemment à Douvaine pendant l’été chez le Docteur Miguet.

« Philibert Charrin est un grand artiste à l’imagination truculente et fine, débordante et réfléchie, son art est extraordinairement polymorphe et varié tout en restant ce qu’il est : l’amoureux du canulard sous toutes ses formes visuelles : fil de fer ou collages avec des riens tombés sous la main ».                                                                           Dr Ramain.1959

 

En marge du dessin de presse et de la peinture, il essaie d’autres formes d’expression, souvent en collaboration avec René Basset (photographe), sculpture en bois flotté, en tuf, sa première sculpture, constituée de matériaux de récupération «  Mon chien » date de 1948.

En 1962, Jacques Miguet « un homme ouvert d’esprit qui pensait que tout était possible » l’invite à ériger une œuvre devant les Granges de Servette, l’année où l’exposition « Mille outils » prend place au Musée.

Il réalise une sculpture Monumentale devant les Granges de Servette, « L’Élagueur au Coeur Gai », haute ferraille de 12 m (fer et fonte) qui illustre « l’échalas », piquet pour soutenir la vigne.

En 1965, il s’est amusé à inventer le terme d’ «Equivaucluses» pour caractériser le jeu visuel qu’il fabriquait avec des photos de presse. Il s’agit de photo-collages induisant un jeu entre le sens propre et le sens figuré. Philibert les définissait ainsi : « masculin d’équivalence : le Vaucluse étant plus éloigné que Valence, en partant de Paris, naturellement ! »

La technique du collage va progressivement l’emporter sur le reste de la production de l’artiste, car elle s’impose à lui comme une véritable pratique picturale. Pendant 50 ans, il réalise des « peinture-collages » à partir des matériaux les plus divers : morceaux de papier, de tissu ou de partitions, vieux tickets de métro… . L’œil toujours aux aguets, il collectait des matériaux variés dans des brocantes, des papiers ayant leur propre histoire. Philibert les appelait des « Peintures-Collages ». En effet, la matière, l’épaisseur des papiers de ses collages peut faire écho à sa peinture.». Ce sont des œuvres « nées de la rencontre fortuite de vieux papiers de couleurs créant une harmonie » souvent abstraites où émerge parfois de façon allusive un oiseau, une silhouette, comme un léger sourire dans un tableau fait de matières et de couleurs, de poésie. Doté d’un grand sens de l’humour, délicat et attentif aux êtres comme aux choses les plus simples, ce maître du collage reconnu sur le plan international grâce à de nombreuses expositions a fait une véritable œuvre de peintre.

« Une image est toujours plus que la chose dont elle est l’image »                        Paul Valéry

L’enseignement qu’il reçut, sa culture artistique et sa démarche le dissocient de l’art populaire ou de l’art naïf. C’est davantage en humoriste-artiste qu’il unissait les mots d’esprit à la matière.

Philibert-Charrin est connu principalement pour ses collages abstraits et de dimensions modestes. Les critiques s’accordent à considérer qu’il parvient dans ses collages à un rendu de qualités plastiques égales à celles de la peinture, comme Jean-François Chabrun : « C’est un maître du hasard dirigé… Les matériaux employés (bouts de journaux, vieux papiers, etc.) le sont de telle sorte qu’ils retrouvent, grâce à lui, le moyen de traduire les valeurs de la vraie peinture. »                                                 (Benezit -1999, tome 10 p. 846)

Plus de 200 expositions particulières et collectives en France et à l’étranger, ainsi que dans les principaux salons : grands er jeunes d’aujourd’hui, Réalités nouvelles, Jeunes Peintures, Comparaison, Salon du Sud-Est à Lyon, etc…

Il exposera régulièrement à Paris et à Lyon et participe à diverses manifestations en province et à l’étranger (Miami, Vienne). Il est présent aux foires internationales (St’Art, Art Karisrushe, Gand , Genève…) avec la galerie Capitale à Paris .

Ses œuvres sont visibles aux musées de Lyon (Musée des Beaux-Arts), de Paris (FNAC, Fonds de l’Etat, Fonds de la Ville).

 

 PRINCIPALES EXPOSITIONS

1953 Première exposition de collages à la galerie Folklore de Marcel Michaud

1957 Exposition de groupe réalisée par le Dr Miguet, Musée d’yvoire 74

1958 1959 1960 Granges de Servette à Douvaine 74

1962 Sculpture pour les Granges de Servette à Douvaine 74 « L’élargueur au cœur gai »

1964 Cinquante ans de collages au Musée de Saint Etienne

1965 Cinquante ans de collages au Musée du Louvre

1962 1965 1966 1967 Grange de Servette à Douvaine 74

1968 Galerie Kriegel à Paris et Galerie Saint Georges à Lyon

1974 Maison des Arts à Thonon les Bains 74

1977 Galerie Capazza à Nançay 18

1985 Granges de Servette Douvaine 74

1990 Galerie Capazza à Nançay  18 et Galerie Etienne de Causans à Paris

1993 Galerie A.M Galland à Paris et Galerie Etienne de Causans à Paris

1994 Galerie Etienne de Causans à Paris

1996 Galerie St Vincent à Lyon

1998 Galerie Montgautier à Poitiers

2000 Galerie 26 à Paris – Galerie Capazza à Nançay – Prieuré de Manthes 26

2001 Galerie le Soleil sur la Place à Lyon et exposition « donner à voir » au château d’Alba la Romaine 07

2003 Galerie l’oeil Soleil  Cliousclat 26

2004 Galerie le Soleil sur la Place à Lyon

2006 Galerie le Soleil sur la Place à Lyon

2001 2002 2003 2005 2006 ET 2007 Galerie la Capitale à Paris

2015 Rétrospective à Vourles 69

2016 Château Alba La Romaine en Ardèche

Artiste permanent à la Galerie Capazza à Nançay 18

 

ACQUISITIONS

1970 Acquisition de la Ville de Paris : personnage peinture collage

1972 Acquisition de l’Etat  «  pour Violon » peinture collage

1973 Acquisition de la Ville de Lyon « Mr Bernard Z « peinture collage et acquisition de l’Etat, fond national d’Art contemporain » Mr Wittev » peinture collage

2001 Conseil régional du Rhône collage « Boutikaboutons »

2007 Conseil régional du Rhône collage « Belzébu » et musée Paul Dini  huile autoportrait « Véranda »

 

 BIBLIOGRAPHIE

Monographie de 192 pages avec 300 illustrations couleurs disponible aux Editions ALTAMIRA

Texte de Caroline BENZARIA, avec une préface de Gérard MACE.

SITE :   www.philibert-charrin.com

Contact : pfdj@noos.fr

 

« Quant à l´humour de Philibert, qui met parfois dans ses compositions la touche légère dont seul est capable un homme sans vanité, il me rapelle le mot de Saba inspiré par Svevo :  » J´ai toujours pensé que l´humour est la forme suprême de la bonté. » 

 Gérard Macé

 

« Sa principale matière première est le papier ou plus exactement les papiers, sous toutes leurs formes. Il les collecte et les conserve à la manière du peintre qui prend soin de ses pinceaux. Mais demande-t-on à l´artiste la marque de ses pigments et de son essence de térébenthine ? Avec leurs titres savants, mystérieux ou palindromiques, ces tableaux traduisent l’inquiétude aux aguets de notre époque.

Alain Coudert, Art Actualités (Fév. 1996)

 

« Philibert-Charrin s´est imposé depuis longtemps par son art très personnel du collage qui´il pratique depuis 1953. Sa pratique intime du dessin comme sa science des couleurs l´ont vite amené à rechercher des équivalences pratiques. »

 Lydia Harambourg 

 

« Philibert-Charrin peut « coller » son nom sans vergogne derrière derrière ceux de Picasso, Braque et Matisse. Il est, lui aussi, un grand champion silencieux des collages de ce siècle vociféré. » 

Gérard Tavéra, FR3 (Juin 1998)
 

 « Philibert-Charrin dépasse la condition manufacturière du peintre de paysage. C´est un inventeur de formes et de manières, un chercheur qui possède le privilège de trouver. »

 René Déroudille

« …et puis il y a Philibert-Charrin, dont la poésie m´a personnellement envoûté et dont une petite toile « Vie silencieuse », fait, à mon sens, la somme de cette très belle exposition. (Sept peintres de Paris). »

Jean-L. Gauthier

 « Le peintre Bolin me montra les dernières peintures-collages très structurées d´un artiste que je connais mal, Philibert-Charrin et me dit : « Croyez-moi celui-là est un vrai peintre !… ».

 René Barotte, Paris-Presse

 « Philibert-Charrin a puisé aux sources les plus fraîches…Le dessin atteint rarement à autant de désarmante simplicité. Mais n´est-ce pas le signe même d´une suffisante richesse intérieure ? « 

Gaston Diehl

 « …ces peintures où il montre sa constante évolution et atteint à une attachante personnalité sont comme des « lieder de Schubert » visualisés. « 

Docteur Paul Ramain

 « D´une délicatesse exquise, dénuée de toute affectation, et d´une sensibilité vibrante, à fleur de peau, les peintures, collages de cet artiste au talent rare n´ont de collage que le nom. Chaque petit lambeau de papier, de feuille de chêne ou de platane, chaque parcelle de partition ou de ticket de métro n´est utilisé que pour sa valeur picturale. Ainsi faut-il prendre un peu de recul pour contempler les oeuvres et oublier un instant ce qui les constitue ; oublier aussi le vieux débat entre abstrait et figuré, car ces petits tableaux magiques sont l´un et l´autre, tour à tour ou à la fois. Parmi les plus grands formats, on remarquera une oeuvre qui, par la subtilité des rapports de tons assemblés (mais non par la facture évidemment) peut évoquer l´un des plus BRYEN. »

Marc Hérissé, La Gazette de Drouot.