Peintre-Architecte
Né à Lyon en 1928, a vécu aux Broussetières à Brindas, Rhône, décédé en 2009
Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Lyon en 1949, Georges Adilon apparait sur la scène artistique dans le milieu des années 1950 : sa première exposition personnelle à Paris se tient en 1957. Il est alors assimilé par la critique à l’École lyonnaise, aux côtés de ses camarades des Beaux-Arts Jacques Truphémus, André Cottavoz, Jean Fusaro, Henri Lachièze-Rey et Odette Ducarre.
Au tournant des années 1960, sa peinture s’éloigne du courant lyonnais, lorsqu’il se tourne vers l’abstraction : des formes flottent dans un espace coloré fortement structuré par des empâtements géométriques. Seul le titre rattache l’œuvre au genre de la nature morte ou du paysage.
En 1980, Georges Adilon établit un protocole basé sur des contraintes techniques et formelles – de la laque glycérophtalique noire sur du papier offset de 170 gr d’ARJOMARI© de dimension 92 x 130 cm -, voué à perdurer. Ses œuvres sont dès lors intitulées selon leur date de réalisation.
Le musée des Beaux-Arts de Lyon bénéficie d’une donation des descendants de François et Ninon Robelin, galeristes et collectionneurs, ainsi que de celle de l’épouse de l’artiste, Jacqueline et de ses enfants. Associant des œuvres peintes, moins bien représentées dans les collections publiques, à des œuvres graphiques, cette exposition ravive en outre une continuité féconde entre les collections du musée des Beaux-Arts de Lyon, et celle du Musée d’art contemporain de Lyon, anciennement installé dans les murs du Palais Saint-Pierre.
EXPOSITIONS
1956 Mairie de Douvaine, Haute-Savoie
1957 Galerie Art Vivant, Paris
1961 Granges de Servette, Douvaine, Haute-Savoie
1963 Galerie Kriegel, Paris
1966 Galerie St Georges, Lyon
Galerie Kriegel, Paris
1969 Galerie Bama, avec architecture, Paris
1971 Galerie L’Entracte, Lausanne
1977 Galerie L’Oeil Ecoute, Lyon
1980 Galerie Verrière avec architecture, Lyon
1982 Galerie J.L.G. Bertin, Lyon
Octobre des Arts, Musée St Pierre, Lyon
1985 Galerie J.L.G. Bertin, Lyon
L’AMOUR de l’ART, Biennale, Halle Tony Garnier, Lyon
1990 Musée de Brou, Bourg-en-Bresse
Städtische, Galerie – Göppingen, Allemagne
1991 Galerie Georges Verney-Carron avec Burer, Villeurbanne
1995 24 Caprices peinture glycephtalique édité par Environ l’Infini, Lyon
2001 Ecurie St Hugues à Cluny
Peintures et Architecture au Rectangle, Lyon – coproduction Institut d’Art Contemporain – le Rectangle – Maison d’architecture Rhône Alpes
2002 Galerie, Le 9 Bis, à St Etienne
2001-2002 Exposition au Musée d’Art Contemporain de Lyon – Collections du Musée
2005 Musée Dini, Villefranche-sur-Saône, exposition de groupe
2007-2008 Musée Dini 50 Artistes de la Région en résonance avec la Biennale
2007-2008 Musée urbain Tony Garnier – participation à Veduta dans le cadre de la
Biennale d’Art Contemporain de Lyon
2010 Musée d’art contemporain de Lyon, l’œuvre au noir
2010-2011 Exposition en hommage à Georges Adilon – Musée d’Art Contemporain Lyon,
galerie des projets
2015 Musée d’art contemporain de Lyon, 10 ans d’acquisitions, suite à deux donations exceptionnelles
2017 Paris, Galerie Gratadou-Intuiti, oeuvres sur papier 1967-1970, Les Pins Parasols
BIBLIOGRAPHIES/CATALOGUES
- 1990 Adilon, catalogue, Musée de Brou, Bourg-en-Bresse et Städtische Galerie, Göppigen.
- 1988 Les peintres, ses amis … / Adilon, Chevrette, Cottavoz, Decarli, Flacher, Fusaro, etc. hommage à Jacques Miguet, Collectif, Conservatoire d’Art et d’Histoire de la Haute-Savoie.
- 1986 Les ateliers, Marie Morel, revue Regardn°8.
- 1986 Catalogue, Biennale d’Art Contemporain, Bourg-en-Bresse.
- 1985 A propos des peintures récentes de Georges AdilonAlain Rérat, Art Contemporain Rhône-Alpes n°1.
- 1985 Collection 1985, catalogue, Musée Saint-Pierre Art Contemporain, Lyon.
- 1984 Georges Adilon, Christian Bernard, Neue Kunst in Europa, n°5.
- 1984 84 photographies sur la toile de Georges Adilon intitulée 4.8.84, 16,56m x 52m, exécutée du 2 au 4 août 1984portfolio, Blaise Adilon, Lyon, Octobre des arts.
- 1984 Relectures, pour Georges Adilon, Patrick Beurard-Valdoye, Opus International n°95, p.25-26.
- 1984 Suite pour noir seul, Christian Bernard, Thierry Raspail, Bernard Gavoty, catalogue de l’exposition Adilon, Musée Saint-Pierre Art Contemporain, Lyon.
- 1982 Adilonpeinture / Giroud sculpture, Jean-Michel Foray, catalogue de l’exposition Adilon-Giroud, Maison de Lyon.
- 1966 Le cerisier sous la neige, catalogue de l’exposition Adilon, Jacques Zeitoum, Galerie Kriegel, Paris
- 1963 Adilon ou la Vision Sauvage, catalogue de l’exposition Adilon, Jean-Jacques Lévêque, Galerie Kriegel, Paris
Œuvres dans les collections publiques
Musée des Beaux Arts – Lyon
Architecte (1928 – 2009)
Artiste et architecte français né à Lyon, Georges Adilon est un créateur hors-norme qui a livré une œuvre foisonnante et polymorphe marquée par une synthèse de différentes formes d’expression plastique, effaçant les frontières entre l’art et l’architecture. Peintre et dessinateur formé aux Beaux-arts de Lyon entre 1945 et 1949, il réalise en 1960 sa première œuvre architecturale, expérimentant pour sa propre maison « une symbiose de l’espace, des formes et de la lumière ». Adilon réalisera entre 1965 et les années 1990 une trentaine d’habitations, caractérisées par une approche sculpturale et dépouillée, rendant toute sa noblesse au béton brut, ce matériau souple et libre faisant communier rusticité et poésie : Maison D. à Saint-Georges d’Espéranche en 1972 ; Maison B. à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or en 1976 ; Maison T. à Ecully en 1982…, mais aussi deux lotissements à Dommartin et à Tassin-la-Demi-Lune en 1975, une quinzaine de boutiques pour la marque Anik, la transformation de plusieurs locaux industriels, et, en 1981, l’usine des établissements Dani-Alu à Sainte-Consorce. En 1966, le père Mariste Marc Perrot, supérieur de l’Externat Sainte-Marie à Lyon, offre à Adilon la possibilité de concevoir son œuvre architecturale la plus significative : le réaménagement et l’extension d’un site scolaire mariste (bâtiments scolaires, chapelle, bibliothèque, théâtre…), sur l’une des collines de l’agglomération lyonnaise. Chaque bâtiment y est appréhendé comme un corps vivant, doué de mouvements et de caractères spécifiques ; l’architecte renvoie aux archétypes de l’abri primitif en rappelant dans certaines constructions cellulaires au caractère quasi anthropomorphe, les formes de la cabane ou de la grotte. Le langage de l’architecte, tout en intégrant son vocabulaire pictural, manifeste une prédilection pour des formes géométriques primaires ou angulaires, ainsi qu’un intérêt constant pour l’emploi de matériaux divers –comme des feuilles d’aluminium pour envelopper la bibliothèque. Sur près de trente ans, Georges Adilon interviendra dans un rapport dynamique et spirituel à l’environnement, complétant l’existant et poursuivant l’histoire sans en déplacer les traces antérieures.
Elke Mittmann
« Georges Adilon est comme Lachièze-Rey, dont il est l’ami et que nous connaissons bien par les oeuvres qu’il présente régulièrement à la Galerie de l’Entracte, Cottavoz et quelques autres, l’une des personnalités de cette école lyonnaise dont le rayonnement est parvenu à s’imposer bien au-delà des frontières régionales et jusque dans les positions les mieux gardées de cette tentaculaire métropole de l’art qu’est Paris. Fidèles à la ville autour de laquelle ils restent groupés, travaillant chacun dans le style qui lui est propre, ils ont souvent en commun une certaine forme d’esprit et une certaine sensibilité à un climat particulier qu’ils doivent à leur origine et qui constitue dans le concert de la peinture française contemporaine un apport caractéristique. On peut à travers l’art de Georges Odilon le définir par une forte intériorité, la méfiance à l’égard des effets, une réflexion méditée de la réalité traitée sur le mode mineur en tons rapprochés dans des compositions aux solides structures, même si ces dernières, dissimulées souvent sous les empâtements, n’apparaissent pas au premier coup d’il.
Adilon, en une quinzaine d’années, a traversé différentes expériences, passant de la peinture sombre à des gammes très colorées, puis à une période presque intégralement blanche pour revenir aux harmonies profondes de ses derniers travaux
… Ses peintures à l’huile qui pour la plupart sont inspirées des paysages du Midi sont traitées en matières, de telle façon que le relief de la pâte qui contribue à exprimer la forme joue presque un aussi grand rôle que la polychromie toute en nuances…
… Puissance et simplicité formelle vont de pair dans ces toiles où nous voyons revenir avec insistance des éléments circulaires, anneaux ou taches, répartis avec esprit dans l’espace pictural, empreints d’un dynamisme gestuel encore plus manifeste dans les grands dessins à la peinture noire. «
Georges Peillex
Gazette de Lausanne, 1971